Caractéristiques des monts du Lévézou
Rigueur climatique, pauvreté des sols ont contribué, avec un isolement que n’a jamais rompu le passage de voies de communications historiques, à une réputation d’austérité.
Une austérité séculaire
Les grands domaines
Les grands domaines cachés dans les replis des monts ont, par leur gestion lâche du territoire, conféré au Lévézou son image jaune et mauve des genêts et bruyères.
Le Lévézou a toujours été un territoire peu densément peuplé en raison de la rigueur des conditions climatiques, des mauvaises qualités agronomiques des sols et des traditions de maintien du patrimoine foncier. Ce handicap se transforme aujourd’hui en atout en léguant des structures foncières de dimensions adaptées.
Les routes : obstacles et liens historiques
Cette entité a constitué et constitue toujours à la fois un obstacle et un lien historique entre Rodez et Millau avec notamment le passage d’une voie romaine puis de la route des intendants (actuelle RD 911). Cependant les conditions de passage ont longtemps été difficiles et de mauvaise réputation (brigandage, rigueurs climatiques, difficile franchissement du Viaur,…). Face à ces aléas, l’habitat demeure le plus souvent groupé, voire fortifié, à l’exception de grands domaines autosuffisants.
Une architecture austère aux détails soignés
L’architecture est austère par adaptation aux conditions climatiques (faibles ouvertures, murs aveugles au nord…), mais présente souvent de grands volumes en lien avec la taille des domaines.
Les détails sont soignés, ceci grâce à la proximité du grès de la vallée de la Muze et des maçons qui le travaillaient.
Des transformations agricoles et touristiques rapides dans la deuxième moitié du 20ème siècle
Les étendues bleues des lacs et successivement brun et vert tendre des prairies marquent aujourd’hui de façon totalement nouvelle les paysages.
L’intensification agricole a façonné un paysage de bocage au maillage assez lâche.
Un profond bouleversement du paysage.
L’évolution agricole récente a bouleversé profondément le paysage avec le passage d’une polyculture extensive d’autosuffisance basée sur le pâturage des landes et le labour entre jachères, à l’installation de prairies.
C’est surtout depuis les années 70, en conséquence au développement des techniques et à l’accroissement de la production de Roquefort que se dessine une orientation générale de la production vers les ovins lait avec une forte intensification (cultures fourragères ensilées, augmentation des drainages, …).
Cette intensification a souvent entraîné un appauvrissement du milieu naturel : disparition des zones humides par les drainages et érosion des sols laissés à nu par les cultures.
Un destin forestier évité
Par cette dynamique agricole, le Lévézou a échappé à un destin forestier esquissé aux marges de son territoire (forêt de Bouloc,…). Le rapport de force agriculture/forêt se trouve même aujourd’hui inversé, menaçant l’existence des boisements résiduels du plateau.
La construction des lacs
Le paysage a été profondément bouleversé dans l’immédiate après guerre par la construction d’un complexe hydroélectrique de cinq retenues ; les conséquences sur les territoires riverains sont importantes, notamment par le développement d’un tourisme dont l’emprise foncière n’a pas toujours été maîtrisée.
A contrario cette économie «balnéaire» a toujours du mal à irriguer «l’arrière-pays».
Ce dynamisme agricole et touristique ne se traduit pas aujourd’hui dans la démographie qui n’est positive que dans les zones d’attraction urbaine : Millau et surtout Rodez.
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