L’image montagnarde des monts de Lacaune
Massifs anciens de l’Aveyron, leurs roches, proches du schiste, témoignent des montagnes de l’ère primaire.
Un prolongement en millefeuille des Cévennes
Prolongement géologique des Cévennes, ils sont constitués d’une succession rapprochée de plis et failles orientés est-ouest faisant alterner grès, schistes, calcaires et produits volcaniques d’origine primaire ancienne plus ou moins métamorphisés. Cette structure engendre une grande diversité de sols, faisant se côtoyer par exemple, terrains acides et karst.
La dorsale de Lacaune
Leurs sommets culminant à plus de 1100 m, les fortes pentes les isolant des bassins périphériques leur confèrent une image montagnarde quelque peu démentie par les plateaux internes.
Dans leur partie aveyronnaise, les monts de Lacaune dessinent une dorsale en arc dont le Rougier serait la scène.
Elle forme la limite du département au sud, et est prolongée par une succession de petites crêtes parallèles NE/SO vers le bassin de l’Orb. Un dénivelé important (900 à 300 m) conforte ce statut de «monts».
Les cours d’eau perpendiculaires à la crête, nombreux et tortueux, créent un relief accidenté et fragmenté.
La région est donc caractérisée (dans sa partie aveyronnaise) par l’importance des surfaces en pente et la faiblesse des zones aplanies, que ce soit en crête ou en fond de vallée.
Un régime torrentiel de type méditerranéen
Les Monts de Lacaune ont, en commun avec ceux du Lévezou, des lignes de crêtes à la convergence entre influences atlantiques et méditerranéennes. Ces monts, en focalisant d’abondantes précipitations, constituent une barrière climatique. L’altitude vient renforcer le caractère montagnard attribué à ce paysage.
Les monts de Lacaune Aveyronnais alimentent en partie deux bassins versants : rive gauche du Rance et tête du bassin versant du Dourdou. Les affluents du cours moyen du Rance ont une orientation générale nord-sud alors que ceux des hautes vallées du Rance et du Dourdou forment un éventail à l’hydrographie aussi aléatoire que la géologie avec la présence, par endroits, d’une hydrographie de type karstique : avens , pertes , cours souterrains, résurgences …
Le climat donne à ces cours d’eau un régime torrentiel de type méditerranéen, cause de crues violentes.
Un caractère montagnard
Naturellement marqué par la hêtraie montagnarde, l’aspect végétal des monts de Lacaune est surtout identifié par la production forestière.
Le caractère montagnard est affirmé par la prédominance de la série du hêtre, mais la région est surtout marquée par l’importance du taux de boisement qui, à un moment donné, a pu constituer une menace pour l’agriculture.
Ces boisements sont essentiellement constitués de résineux dont l’essence varie avec l’âge de la plantation et surtout les conditions micro-climatiques. l’Épicéa, dont les premières plantations sont antérieures aux années 70, s’est vu peu à peu supplanté par le Douglas. Ce dernier possède en effet une croissance rapide quand il est jeune et fournit un excellent bois d’œuvre. Aujourd’hui, le Douglas est donc dominant dans ces plantations bien que l’Epicéa ait toujours sa place et qu’on plante également du Pin Laricio et du Pin Noir.
Seules quelques landes et pelouses de qualité écologique subsistent sur certaines crêtes.
L’altitude décroissant rapidement vers le nord, le hêtre est vite remplacé par les chênes sessiles puis pubescents accompagnés parfois de châtaigniers.