Une vie dense à l’abri des vallées – Ségalas
La châtaigneraie s’installe dans les vallées puis elle s’étend sur les plateaux. Méticuleusement entretenue, elle va constituer d’une part, la base d’un élevage porcin important et d’autre part, une ressource alimentaire précieuse qui palliera bien des disettes. La pomme de terre tiendra le même rôle au début du XXème siècle.
La fonction des Sécadous était de sécher les châtaignes pour nourrir à l’année bétail (porcs) et habitants. Un feu de souche entretenu plusieurs jours au rez-de-chaussée traversait la claie de l’étage supérieur et s’échappait la plupart du temps par un espace ménagé en pignon sous le faîtage. Leur omniprésence, y compris dans les régions limitrophes (on trouve des sécadous calcaires), prouve la prépondérance de cette ressource alimentaire.
Un important patrimoine architectural, qu’il soit noble (châteaux) ou vernaculaire (sécadous, moulins), témoigne de cette occupation des vallées et de l’utilisation optimale de leurs ressources.
La révolution industrielle, au travers des mines de charbon proches et de la construction du chemin de fer lié à ces mines, va amener une véritable révolution agricole. Au début du XXème siècle, l’introduction des amendements à grande échelle (chaulage) suivie des engrais et de la mécanisation va créer les conditions d’une mutation profonde des paysages. Le viaduc du Viaur est un symbole de cette conquête des plateaux.
La construction du viaduc du Viaur, conçu par Paul Bodin, s’achève en 1902 après neuf ans de travaux. Ses lignes gracieuses enjambent la rivière apportant des transformations spectaculaires sur le paysage des Ségalas.