Caractéristiques du Nord Aveyron
Les rigueurs hivernales avaient conduit très tôt les hommes aux migrations saisonnières, celle des scieurs de long vers l’Espagne notamment.
La deuxième moitié du XIXe siècle verra naître un important mouvement migratoire dû à la conjonction d’un territoire surpeuplé et des besoins en main-d’oeuvre d’une métropole parisienne rendue plus accessible.
La spécificité nord aveyronnaise de ce phénomène réside dans l’ascension sociale de cette population dans un secteur d’activité particulier, celui des cafés-charbon. Les liens sociaux forts maintenus entre eux et avec le « pays », entre autres par le biais de l’amicalisme, marquent le fonctionnement actuel du territoire. La préservation des domaines dans leurs structures foncières et leur patrimoine bâti a été favorisée par ce phénomène.
Les pavillons cossus qui entourent chaque bourg sont un témoignage plus anecdotique de l’investissement financier de cette réussite.
Le tourisme précoce (cure d’air et de petit-lait), le regard urbain et nostalgique porté sur ce territoire ont également influencé son identité.
Dans le courant du XXe siècle, les vallées du Lot et de la Truyère connaîtront une modification brutale de leur paysage par la construction d’une succession de barrages hydroélectriques qui en font aujourd’hui un important centre de production d’énergie (leur puissance installée est équivalente à deux tranches nucléaires) accompagné de son réseau de transport.
L’abandon des pentes non mécanisables, aggravé par le phylloxera pour la vigne et les changements alimentaires pour la châtaigneraie, accentue la fermeture et l’isolement de ces vallées.