Le châtaignier – les Ségalas
Espèce indigène (on trouve des pollens dès la préhistoire), l’expansion du châtaignier est due à l’homme. Ses valeurs nutritionnelles et son adaptation aux sols acides, contrairement au blé, l’ont vite rendu indispensable pour pallier les disettes d’un terroir ingrat.
Au XIXème siècle, plateaux et vallées du Ségala présentaient un paysage jardiné, où les châtaigniers étaient traités en vergers. Pieds sélectionnés et greffés, écarts entre les plans pour optimiser l’ensoleillement, sous-bois enherbés et nettoyés pour faciliter le ramassage offraient à la vue les arrondis des cimes et le vert des sols. Autant d’éléments d’un paysage que seuls de très rares vestiges peuvent laisser imaginer. La valorisation des sous-produits a contribué à la gestion de cet espace : piquets de vigne puis de clôture, merrains, utilisation de la feuille pour le paillage des étables.
Les amendements à grande échelle dès le début du XXème siècle, suivis de la mécanisation lourde après la seconde guerre mondiale ont permis de substituer à ces cultures vivrières céréales et pommes de terres puis cultures fourragères.
Aujourd’hui, seules les pentes non cultivables font encore la part belle aux châtaigniers. Les chênes sessiles ou pédonculés se mêlent à des arbres vieillissants d’où émergent des branches mortes. Encre et chancre ont provoqué ce dépérissement, favorisé par l’âge et l’absence d’entretien. Plus souvent encore, la récolte du bois a laissé la place à un taillis d’autant plus impénétrable que la capacité du châtaignier à rejeter de souche est forte.
Pourtant, des pistes de valorisation existent, que ce soit pour le bois par du balivage, ou même par la relance fruitière avec l’aide, par exemple, du conservatoire de variétés de Rignac.
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