Enjeux paysagersHLL et PRL

Habitat Léger de Loisir – contexte et Enjeux

HLL (Habitat Léger de Loisir) : Construction à usage d’habitation, destinée à l’occupation temporaire ou saisonnière, démontable ou transportable.

Réglementairement, l’implantation de cet habitat est possible sur des terrains aménagés permanents : terrains de camping et caravaning aménagés, villages de vacances classés en hébergement léger ou parcs résidentiels de loisirs. L’installation de cet habitat est donc interdite dans les camps de tourisme saisonniers, les aires naturelles, les campings à la ferme ou de façon isolée.

Le caractère léger, voire démontable des HLL introduit la notion de production de série et donc de modèles et évince souvent les concepteurs et les artisans locaux.

D’une manière générale, on trouve chez les fabricants une gamme de produit assez restreinte qui, privilégiant une approche uniquement économique, pastiche une architecture vernaculaire, supposée la plus prisée du public et donc plus facile à vendre.

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On trouve chez les fabricants une gamme de produit assez restreinte

Le produit s’apparente à une réduction d’un modèle d’habitat sous sa forme la plus traditionnelle dont on aurait simplement miniaturisé la taille des pièces, du mobilier et des ouvertures… poussant parfois le détail jusqu’à apposer aux fenêtres des volets factices qui ne correspondent plus qu’à un élément de décor.

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Volets factices ! Un élément de décor significatif du manque d’innovation de ces mobil-homes standardisés.

Après la filière acier des années 30, la filière plastique dans les années 70, la filière bois occupe aujourd’hui le devant de la scène. Si ce matériau est particulièrement bien adapté à la construction légère, là encore, l’émergence de cette filière s’est orientée vers la production d’un habitat qui s’apparente à de pittoresques chalets alpins ou à de mythiques cabanes de trappeur.

Cette démarche a entraîné une standardisation du produit, et l’on retrouve désormais les mêmes hébergements dans toutes nos régions, que l’on se trouve sur la côte, à la montagne ou à la campagne.

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Le produit s’apparente à une réduction d’un modèle d’habitat.

Enjeux

Le projet d’hébergement, pour qu’il soit viable doit répondre à des contraintes économiques et se tourner vers une logique d’industrialisation. Il doit répondre également à l’attente de la clientèle. Ces contraintes ne doivent pas pour autant empêcher une conception architecturale originale, capable de proposer une alternative à l’inévitable pastiche. On ne vit pas en vacances comme à la maison. L’habitat de vacances peut être le lieu d’une formidable expérimentation architecturale, privilégiant une nouvelle manière d’habiter l’espace, une nouvelle relation à la nature et aux autres.
Il se doit également de répondre aux préoccupations de protection de l’environnement et proposer une alternative au mobil-home PVC dont la durée de vie excède rarement une dizaine d’années et dont le recyclage pose d’importantes difficultés. En utilisant au mieux les  ressources territoriales et les savoir-faire locaux, le projet permettra de faire une économie substantielle d’énergie grise liée au transport des produits préfabriqués.

Dans un contexte toujours plus concurrentiel, la pérennité du tourisme en Aveyron tiendra à la qualité  de son offre et sa spécificité.

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Extrait de l’exposition « Petites machines à habiter » du CAUE de la Sarthe.
Projet de Stéphanie Hernandez et Damien Gallet (Lyon)

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2 commentaires

  1. En plein travail de recherche sur l’habitat léger mais plutôt comme une pièce supplémentaire à la maison , nous travaillons sur le nom à donner à nos « extensions » et je découvre votre sujet avec intérêt…nous travaillons aussi actuellement sur l’hébergement flottant avec quelques projets en Aveyron !
    A suivre donc
    Benjamin

  2. « Le projet d’hébergement, pour qu’il soit viable doit répondre à des contraintes économiques et se tourner vers une logique d’industrialisation. Il doit répondre également à l’attente de la clientèle. »

    Je m’inscrit en nuance face à vos affirmations de nécessaire industrialisation : au contraire, de mon point de vue les HLL sont l’occasion rêvée d’expérimentations (échelles appréhendables aisément) et de développement de savoir-faires et de compétences locales (par ex. roulottes uniques effectuées par charpentiers-zingueurs,…) ou d’initiatives auto-construites (avec une part de matériaux de réutilisation pour limiter l’énergie grise !…)…
    Ces potentielles aventures humaines sont toutes liées à des émancipations dont les CAUE peuvent soutenir l’éducation populaire, la qualité des espaces bâtis, dans un esprit d’intérêt collectif bien entendu (personne n’est là pour faire ‘seulement’ son petit habitat isolé, son havre de paix dénué de toute relation aux autres donc au lieu).

    La culture constructive, c’est habiter ET construire son habitat à l’échelle d’un groupe de personnes d’un territoire, pas forcément développer l’industrialisation de ses moyens d’habitat et de loisir (et, dans la plupart des cas historiques, s’en voir confisquer le recours au mieux (quand c’est trop compliqué on n’a plus accès aux moyens de sa propre autonomie collective de production), ou voir se développer l’usine à créer du désir au pire (pour « la clientèle », donc de la rentabilité externalisée)).

    Habiter, c’est avoir ses habitudes en un lieu partagé, c’est donc être citoyen, (pas « client » ou « consommateur »).

    Merci pour la poursuite de vos missions d’intérêt collectif !!! Les citoyens ont besoin des architectes et des CAUE !

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